Une contrainte toute relative

L’article 35 de la loi REEN impose à toutes les communes de plus de 50 000 habitants de définir une stratégie numérique responsable avant le 1er janvier 2025. Les attentes spécifiques de cette stratégie ont été succinctement décrites par décret[1] . Pour les collectivités qui souhaitent s’en saisir directement, plusieurs outils sont mis à disposition en libre accès. Notamment :

• L’ANCT – met à disposition une méthodologie et des outils « clés en main » pour élaborer la feuille de route.
• Les Interconnectés – proposent un outil d’auto-évaluation de l’empreinte numérique

Grâce à ces outils, une collectivité, même sans une expertise interne très avancée, peut élaborer en régie sa stratégie numérique responsable.

En pratique, le législateur n’impose que très peu de contraintes sur le contenu et les modalités de rédaction de cette stratégie et, aucune sanction n’est prévue en cas de non-respect de cette obligation.

Ainsi, si l’exercice est théoriquement obligatoire, il revient en pratique à chaque collectivité concernée de l’aborder comme elle le souhaite. Au final, cette obligation légale est relativement peu contraignante et présente peu de risques – la collectivité peut donc tout à fait faire le choix d’une stratégie « à minima ».

Mais ne pourrait-elle pas être vue comme une opportunité ?

Il est parfaitement compréhensible que la définition d’une stratégie numérique responsable n’apparaisse pas comme une priorité : ni pour les DSI , ni pour la collectivité. D’ailleurs, il n’est pas rare que la réalisation de cette stratégie soit plutôt portée par la direction du développement durable et/ou de la transition avec une contribution relativement limitée de la DSI.

Et pourtant, nous sommes convaincus que la question de la stratégie numérique – ou tout simplement du numérique – de la collectivité est trop souvent diluée entre :

• Une direction des Systèmes d’Information – qui administre et sécurise des systèmes et du matériel,
• Des Directions métiers qui utilisent au quotidien des outils informatiques et des logiciels
• Et même quelquefois une dimension « innovation/transformation numérique » portée par un service (voire une personne !) qui peine à trouver sa place dans l’organisation

Dans ce contexte, parler de numérique responsable est alors une vraie opportunité pour (re)parler du numérique et de son organisation au sein de la collectivité. Ainsi, la définition de votre stratégie numérique responsable offre une occasion de (re)poser ou solidifier quelques fondamentaux en :

• Cartographiant et objectivant la fonction numérique dans l’organigramme, au-delà de la seule DSI, et interrogeant le projet et le positionnement de celle-ci pour mieux répondre aux enjeux des services ;

• Structurant et qualifiant les informations relatives au patrimoine « numérique » de la collectivité, à la fois au sein de la DSI et dans les services (matériel, logiciel…) ;

• Créant de nouveaux espaces de dialogue, de travail, de formation autour du numérique dans la collectivité

De plus, la réalisation de votre stratégie numérique responsable peut être également l’occasion de penser des réponses à des enjeux structurels de la collectivité :

• Faire des économies – et pas que d’énergie ! Mieux gérer son parc, c’est aussi un moyen d’identifier des gisements de performance, d’économie, d’amélioration des usages du numérique et d’optimisation du parc informatique et des serveurs

• Recruter des talents en posant de nouvelles bases de projet et d’intention pour une DSI plus attractive notamment pour les jeunes ;

• Réimpliquer les élus la direction générale sur le champ de la transformation numérique – suivi de l’adjectif responsable, le numérique peut apparaitre comme une thématique plus facile à investir, et incite à du numérique autrement que sous un angle technique.

Ainsi, l’établissement d’une stratégie numérique responsable est une réelle opportunité pour le faire. Elle apparait comme une occasion en or pour la collectivité d’aborder de manière transversale la question du numérique et de son organisation.

Et Politeia dans tout ça ?

Nous avons développé une méthodologie et intervenons avec un spécialiste du numérique responsable pour que la réalisation de la stratégie numérique soit une opportunité pour améliorer votre fonction numérique.

Cartographier votre fonction numérique

Dans une collectivité, non seulement la DSI mais aussi chaque service métier, à divers niveaux, joue un rôle crucial tant au niveau décisionnel qu’opérationnel dans la mise en œuvre des macro-processus liés au numérique. Une compréhension exhaustive de cette organisation est indispensable pour identifier les enjeux à intégrer dans votre feuille de route, ainsi que pour caractériser les acteurs impliqués dans les différentes actions envisageables dans votre plan d’action.

Notre accompagnement permet de cartographier la fonction « numérique » et ses enjeux au sein de la collectivité, en définissant les rôles et responsabilités des directions (DSI, DGA, services…) dans six macro-processus clés :

1. La gestion du matériel informatique (acquisition, installation, support utilisateur…)
2. La gestion et la sécurisation des données et des serveurs
3. L’installation et la gestion des applicatifs métiers
4. La formation des utilisateurs
5. Le déploiement de projets informatiques ou de digitalisation
6. La valorisation des données

Cette grille de lecture, ajustée en début de mission en collaboration avec la DSI, servira de référentiel commun pour structurer ensuite un dialogue entre la DSI et les directions métiers.

Proposer une Stratégie Orientée vers l’Opérationnalité

Notre objectif consiste à vous offrir un accompagnement conçu comme un véritable levier d’amélioration de la « fonction numérique » au sein de la collectivité, visant à la rendre non seulement plus responsable, mais également mieux identifiée et potentiellement plus efficace.

 Notre approche combine ainsi à l’analyse technique de l’empreinte carbone du numérique une réflexion organisationnelle pragmatique.

Construire une stratégie opérationnelle : quelques grands repères

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[1] décret N° 2022-1084 du 29 juillet 2022